Des souris et des hommes

George continua :
– Pour nous, c’est pas comme ça. Nous, on a un futur. On a quelqu’un à qui parler, qui s’intéresse à nous. On a pas besoin de s’asseoir dans un bar pour dépenser son pèze, parce qu’on n’a pas d’autre endroit où aller. Si les autres types vont en prison, ils peuvent bien y crever, tout le monde s’en fout. Mais pas nous.
Lennie intervint.
– Mais pas nous ! Et pourquoi ? Parce que… parce que moi, j’ai toi pour t’occuper de moi, et toi, t’as moi pour m’occuper de toi, et c’est pour ça.

J’ai toute une liste -presque interminable-, de livres qui ont réussi à me briser le coeur en plein de petits morceaux, mais celui-ci se place tout en haut.
C’est l’histoire de deux hommes, deux amis, qui font le tour des ranchs de Californie pour se trouver un travail et pouvoir enfin avoir leur propre terre, avec beaucoup de lapins, une maison à eux, et à personne d’autres qu’eux.
L’histoire ne se résume pas à ça, car elle concerne aussi et surtout la force de l’amitié qui unit ces deux hommes.
Georges est jeune, en pleine forme, intelligent, et a toutes ses chances pour réussir sa vie comme toute personne de son âge, seulement, il y renonce pour s’occuper de son meilleur ami, Lennie, après la mort de sa tante Clara.
Lennie est doux, tendre, dévoué à George. Seulement, il est mentalement instable, et a l’esprit d’un enfant de 4 ans emprisonné dans un corps d’homme fort, grand et costaux.
Toute l’histoire se déroule en une poignée de jours, pendant lesquelles la vie de George et Lennie changera à tout jamais, et leur amitié n’y sera pas pour rien. Embauchés par Curley, ancien boxer dont le seul soucis est de courir après sa femme insouciante, courant à son tour après tous les hommes du ranch, ils vont faire la connaissance de plusieurs personnes, toutes aussi différentes les unes des autres.
Tout d’abord Slim, un homme bon et aimant, qui n’hésite pas à prendre Lennie sous son aile, ni à remettre Curley à sa place; et c’est bien le seul du ranch à le faire. Ensuite Candy, un vieil homme ayant pour seul compagnon son chien à l’agonie. Puis Crooks, un palefrenier noir, qui  vit seul, à l’écart de tous.
Cette histoire traite le rêve américain sous un tout nouvel angle. Deux hommes vivant au jour le jour, dont le seul intérêt est de ramasser un peu d’argent pour pouvoir enfin vivre la vie qu’ils s’imaginent dans leurs têtes. Seulement, entre volonté et réalité, il y a tout un tas de chemin, un obstacle vient toujours s’opposer à nos personnages, les empêchant de voler de leurs propres ailes.
La fin est aussi surprenante que prenante, et Steinbeck réussi à combiner dans son livre, entre simplicité, humanité, loyauté, créativité, découverte, poésie et tragédie.

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